Soins, cultures et croyances
Isabelle Lévy est formatrice spécialisée dans le respect des cultures et des religions face aux soins. Elle intervient régulièrement auprès des personnels de santé (hôpitaux, maisons de retraite, soins à domicile…) Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages, aujourd’hui de référence, rédigés autour de cette thématique.
Ainsi, par exemple, le Coran interdit toute ingestion la journée pendant le mois de Ramadan. En pratique, quelque soit leur voie d’administration, tous les traitements sont pris le soir après le coucher du soleil et avant l’aube. Les soignants doivent s’inquiéter des horaires des repas, plus encore pour les diabétiques. Pour un suivi optimal, le nombre de prises doit être limité à deux par jour. Au-delà, les patients doivent être incités à rompre le jeûne pour respecter les modalités thérapeutiques. L’appui d’un imam est parfois nécessaire…
L’approche et la gestion de la douleur varient selon les cultures. Au Maghreb et en Europe du Sud, le malade exagère la douleur pour être pris en charge : c’est le « syndrome méditerranéen ». En Afrique noire et en Asie, c’est l’inverse : la personne reste stoïque malgré d’atroces souffrances. Aussi, le soignant ne doit pas uniquement se fier à la représentation physique de la douleur mais en déceler sa véritable nature…
Et la maternité ? Dans de nombreuses cultures, les futures mères sont réticentes à toute incursion masculine dans leur suivi obstétrical. Par pudeur extrême, elles se confient au personnel féminin et ne prennent pas en compte les conseils dictés par un homme ...
Et la toilette funéraire ? De nombreux soignants assurent la toilette funéraire de tous les défunts alors qu’ils devraient s’en abstenir pour les juifs et les musulmans. Celle-ci sera effectuée par des bénévoles pieux, du même sexe que le défunt, en chambre funéraire, avant la mise en bière…
L’ouvrage « Soins, culture et croyances » - publié aux Editions Estem - prix : 16 € - s’adresse aux personnels de santé et aux acteurs sociaux.